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Fiche pratique
Vérifié le 01/01/2019 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)
La rétention administrative permet de maintenir dans un lieu fermé un étranger qui fait l'objet d'une décision d'éloignement, dans l'attente de son renvoi forcé. La rétention est décidée par l'administration, puis éventuellement prolongée par le juge, lorsque le départ immédiat de l'étranger de France est impossible. Elle ne peut pas dépasser 90 jours (sauf en cas d'activités terroristes). L'étranger retenu dispose de certains droits et peut recevoir l'aide d'associations.
La rétention administrative consiste à maintenir dans un lieu fermé un étranger qui ne peut pas quitter immédiatement la France.
Ce lieu peut être :
Vous pouvez être placé en rétention si vous êtes concerné par une des décisions suivantes :
Vous êtes aussi concerné si :
Attention :
cette procédure ne concerne pas un étranger ressortissant d'un <a href="https://www.pellegrue.com/service-public/?xml=R46210">pays européen</a> ainsi que les membres de sa famille résidant en France avec lui.
La décision initiale de placement en rétention est prise par le préfet (en prenant en compte votre état de vulnérabilité et tout handicap) pour une durée de <span class="miseenevidence">48 heures</span>.
Elle a lieu :
Il s'agit d'une décision écrite et motivée, qui doit vous être <a href="https://www.pellegrue.com/service-public/?xml=R14732">notifiée</a>.
À savoir
si vous avez déjà été placé en rétention, la nouvelle décision de placement doit venir au minimum 7 jours après la fin de sa précédente rétention.
Si votre éloignement n'a pas pu intervenir dans les 48 heures après votre placement en rétention, celle-ci peut être prolongée une 1re fois de <span class="miseenevidence">28 <a href="https://www.pellegrue.com/service-public/?xml=R1008">jours francs</a> </span>.
Le préfet doit alors saisir le juge des libertés et de la détention (JLD). Le juge a 48 heures pour statuer. Il vous auditionne (ou votre avocat si vous en avez un), ainsi que le préfet. Un interprète peut également être présent.
Le juge peut :
Dans les 2 derniers cas, vous quittez le centre de rétention.
Si la rétention n'a pas pris fin après une 1<Exposant>re</Exposant> prolongation, le préfet peut demander au JLD une seconde prolongation de <span class="miseenevidence">30 <a href="https://www.pellegrue.com/service-public/?xml=R1008">jours francs</a> </span> en cas :
Le juge peut alors :
Dans ce dernier cas, vous quittez le centre de rétention.
À noter
à titre exceptionnel, la rétention d'un étranger interdit de territoire pour terrorisme ou frappé d'un arrêté d'expulsion pour activités terroristes peut être prolongée pour 1 mois. De nouvelles prolongations peuvent avoir lieu pour 6 mois maximum.
Le préfet peut demander au JLD (avant l'expiration du délai de 30 jours) une nouvelle prolongation de <span class="miseenevidence">15 <a href="https://www.pellegrue.com/service-public/?xml=R1008">jours francs</a> </span>si dans les 15 derniers jours de rétention :
Une prolongation de <span class="miseenevidence">15 <a href="https://www.pellegrue.com/service-public/?xml=R1008">jours francs</a> </span> peut être demandée au JLD si, dans les 15 derniers jours de rétention, vous avez compromis l'exécution de la mesure d'éloignement pour les mêmes raisons.
La rétention peut donc durer <span class="miseenevidence">90 jours</span> au total (ou jusqu'à 210 jours en cas d'activités terroristes).
Vous avez droit à un avocat dès votre arrivée en rétention.
À savoir
vous pouvez demander à bénéficier de <a href="https://www.pellegrue.com/service-public/?xml=F18074">l'aide juridictionnelle</a> pour payer son avocat.
Vous pouvez demander à être examiné par un médecin de l'unité médicale du centre de rétention, qui assurera au besoin votre prise en charge médicale durant la rétention.
Vous pouvez librement communiquer avec l'extérieur. Vous pouvez recevoir des visites aux heures prévues par le lieu de rétention.
Vous avez notamment le droit de communiquer avec vos proches et le consulat de votre pays d'origine.
Les centres de rétention doivent disposer d'un téléphone en libre accès pour 50 étrangers retenus. Les téléphones portables personnels pouvant prendre des photos sont interdits.
Des agents de l'<a href="https://www.pellegrue.com/service-public/?xml=R31171">Ofii</a> présents sur place peuvent vous apporter des informations et vous aider à préparer votre départ (récupération de ses bagages, formalités administratives, etc.).
Vous pouvez aussi demander aux agents de l'Ofii l'évaluation de votre état de vulnérabilité. Elle peut être complétée par le médecin de l'unité médicale du centre de rétention.
À noter
à l'issue de cette évaluation, l'agent de l'Ofii et le médecin qui en ont été chargés peuvent formuler des avis sur les éventuels besoins d'adaptation des conditions de votre rétention. Ils peuvent également formuler un avis sur votre maintien en rétention s'il est incompatible avec votre état de vulnérabilité.
Certaines associations assurent des permanences juridiques dans les lieux de rétention. Ces associations aident les étrangers durant la procédure d'éloignement. La présence d'une seule permanence juridique est autorisée par centre ou local de rétention.
D'autres associations peuvent intervenir pour défendre les droits des étrangers ou pour une assistance médicale ou sociale.
Ces associations sont :
Dès votre arrivée en rétention, vous recevez un document vous rappelant l'ensemble de vos droits. Ce document doit être traduit par un interprète si vous le demandez.
Vous pouvez contester <a href="https://www.pellegrue.com/service-public/?xml=R1058">l'ordonnance</a> du juge des libertés et de la détention (JLD) devant le 1<Exposant>er</Exposant> président de la cour d'appel.
L'appel doit être fait dans un délai de 24 heures après :
Le 1<Exposant>er</Exposant> président de la cour d'appel doit statuer dans les 48 heures suivant sa saisine.
L'appel n'est pas suspensif, vous restez en rétention durant la procédure.
À noter
vous pouvez aussi saisir le JLD à tout moment pour demander votre libération si de nouvelles circonstances nécessitant la fin de votre rétention apparaissent.
L'ordonnance du 1<Exposant>er</Exposant> président de la cour d'appel peut faire l'objet d'un <a href="https://www.pellegrue.com/service-public/?xml=F1382">pourvoi en cassation</a>.
Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : articles L551-1 à L551-3
Placement en rétention
Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : articles L552-1 à L552-6
Saisine du juge des libertés et de la détention
Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : articles L552-7 et L552-8
Nouvelle saisine du juge des libertés et de la détention aux fins de prolongation de la rétention
Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : articles L553-1 à L553-7
Conditions de la rétention
Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : articles R551-1 à R551-4
Autorité compétente
Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : articles R552-1 à R552-10
Prolongation de la rétention par le juge des libertés et de la rétention
Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : article R552-10-1
Contestation de la décision de placement en rétention par l'étranger
Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : articles R553-1 à R553-4-1
Centres de rétention
Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : articles R553-11 à R553-13
Droits des étrangers retenus