
Pellegrue est une bastide
Au Moyen Age, l’état des lieux
Au début du Moyen Age, le pays est couvert d’étendues boisées. La population vit dispersée dans des clairières cultivées. Les quelques groupements de maisons ou écarts, situés à proximité d’axes commerciaux, ont des origines antiques. Les villes sont rares. A partir du 10ème siècle, à la faveur d’une expansion démographique importante et d’un renouveau économique, le système féodal se met en place, l’autorité royale est morcelée par une multitude de petits seigneurs locaux qui administrent des terres mises en valeur par des serfs corvéable à merci. Ainsi , par souci de sécurité pour la population et de profit pour le seigneur, des habitations vont peu à peu se regrouper autour du château pour former des castelnaux ou autour d’une abbaye ou d’une église et c’est une sauveté protégée par la paix de Dieu.
La création des bastides
Au début du 13ème siècle commence l’implantation de bastides dans le sud-ouest ; elle se termine au début du 14 ème siècle en Gironde. Le terme « bastide » est issu de l’occitan « bastida » signifiant construction. La bastide est un espace organisé pour répondre aux besoins économiques, administratifs, politiques et/ou militaires. Il s’agit d’attirer et de contrôler la population. La grande nouveauté de l’organisation est la grande place publique qui occupe le centre de l’agglomération et d’où part un quadrillage de voies principales et de voies secondaires.
La bastide de¨Pellegrue
A Pellegrue, en 1272, Henri III d’Angleterre projette d’installer une bastide accolée au bourg castral. Son fils, Edouard 1er, réalisera cette fondation en 1274 par une charte de paréage.
La charte de coutumes ne fut octroyée qu’en 1283. Entre 1272 et 1289, le seigneur Gasc, bourgeois de La Réole, reçoit en tant que bailli les bastides de Sauveterre et de Pellegrue.
Au début du 4ème siècle, la ville de Pellegrue avait des jurats ou des consuls et était érigée en commune ; elle reçut en cette qualité, le 25 février 1324, une lettre du roi d’Angleterre (La Guyenne militaire, Léo Drouyn, tl1865, annexe2b).
La bastide englobant le bourg castral correspondait à un carré d’environ 200 mètres de côté. Cette bastide, par extension était entourée de remparts protégés par des douves. Son développement fut conçu sur le système octogonal traditionnel avec une place centrale. Au centre de la place, une halle, sur les côtés, des bâtiments dont l’hôtel de ville surmonté d’un beffroi. L’emplacement d’une poterne ( une poterne est une petite porte qui était intégrée aux murailles d’une fortification, de façon discrète et qui permettait aux habitants du château de sortir ou rentrer à l’insu de l’assiégeant)permettant l’accès dans la bastide, est encore visible rue du Portanet.
A la halle de bois démolie pour vétusté a succédé en 1913, une halle de fonte, de pierre et de verre de style Baltard. Depuis le Moyen Age, on y tient foires et marchés. Depuis le 19ème siècle, le marché a lieu le mercredi matin. Jusqu’à la dernière guerre (1940-1945), une importante foire aux bestiaux se tenait sur le foirail, situé à partir de l’actuelle rue du Vallon jusqu’à et y compris l’emplacement de la caserne des Sapeurs-Pompiers.
Un marché aux cochons a eu lieu sur la place actuellement du cimetière, à l’est et un marché aux chevaux se tenait à proximité. Un marché aux moutons occupait un emplacement le long du cimetière.