Les Pellegrue

Début XIIe siècle, la famille de Pellegrue à déjà un rang élevé. Originaire du Bazadais, cette Maison est une des plus illustres et des plus anciennes de Guyenne. Le Bazadais s’étendait jusuq’à la Dordogne (annexe 6, extrait de la Guienne militaire de Léo Drouyn). Dés cette époque, elle posséda, en toute justice, une terre devenue canton de la Gironde, dont le nom de Pellegrue fut substitué à celui de Tremblaville. Ce sont vraisemblablement eux qui élevèrent le château de Godemine (godemine signifie grande fête, grande liesse), forteresse autour de laquelle se développa le bourg castral avec son église.

Parents du pape

Dés le début de l’époque féodale, hauts et puissants seigneurs, ils eurent le droit au titre de Monseigneur ou Baron. Les Pellegrues possédèrent, dés le milieu de XIVe siècle, et pendant presque deux siècles, la châtellerie d’Eymet en Périgord dont la juridiction s’étendait sur sept paroisses : Eymet, Cogulot, Montguyard, Serres, Saint-Sulpice, Rouquette et Razac.
Au début du XIIe siècle, Fort Guérin de Pellegrue était évêque de Bazas, en 1138. Assalhide de Pellegrue est mariée à un puissant seigneur, Raymond du Luc de Blanquefort.
Au début du XIVe siècle, Arnaud de Pellegrue (neuveu de Clément V) est fait cardinal par ce pape, qui l’envoya en qualité de légat en Italie. Véritable chef de guerre, il défit les Vénitiens à la bataille de Francolins (Italie) et reprit la ville de Ferrare. Ce prélat est cité dans le testament de Clément V ainsi que deux de ses sœurs.

De puissantes alliances

En 1318, une autre sœur du cardinal, Cécille de Pellegrue, nièce de Clément V, épouse Philippe de Gourgues, grannde-porte-étendart de la couronne. Les rameaux de la famille de Gourgues, originaire des Landes d’étendirent dans la Guienne au XIXe siècle lors du mariage de Philippe avec Cécille de Pellegrue.. Ce Philippe était probablement fils de Geoffroy de Gourgues, secrétaire de Philippe de Bel en 1285 (Histoire de Libourne R.Guinidie 1979).

En 1321, un Amanieu de Pellegrue se trouve parmi les témoin d’un acte de partage du domaine de la Perceinte dans le palus de Bordeaux.

Fidèles au roi d’Angleterre

En 1327, Gunbert de Pellegrue est loué pour sa fidélité à Edouard III.

En 1337, le roi d’Angleterre de nouveau félicite et récompense Gilbert de Pellegrue.

Les seigneurs quittent Pellegrue

(annexe 7 : Les seigneurs d’Eymet – Essai historique sur Eymet  annexe 8 : Notice sur le château, les anciens seigneurs et la  paroisse de Mauvezin – Abbé R.L. Alis – 1887 – annexe 9 Petite  histoire abbé de Pelegrüe, 1774)

Le 4 mai 1341, le lieu de Pellegrue et sa juridiction furent concédés à Guillaume Amanieu de Castillon.

1352 : le 6 mars, Edouard III d’Angleterre donna à Gilbert de Pellegrue le jeune, à titre héréditaire, la seigneurie d’Eymet, que son lieutenant de Guyenne, le duc de Lancastre, lui avait donné pour en jouir sa vie durant.
Gilbert de Pellegrue était déjà seigneur de Soumensac.

1357 : Le roi d’Angleterre accorda en outre à Gilbert de Pellegrue, par lettre de 4 juillet 1357, un répit d’hommage et la garde du château de Soumensac pour dix ans.
A la même époque vivait un Raymond de Pellegrue, chevalier, qui pendant la dernière guerre, avait dû tenir parti pour le roi de France. Edouard III, par une lettre datée du 26 avril 1358, le pardonna et lui rendit ses bonnes grâces.

1361 : la paix relative étant revenue après le traité de Brétigny, Gilbert de Pellegrue se fit pillard et détrousseur comme les autres seingneurs gascons batailleurs pour se procurer des revenus.
1363 : Raymond de Pellegrue rend hommage en l’église de Bordeaux au Prince de Galles.

En 1364, Gilbert de Pellegrue n’ayant pas laissé de descendant, son frère Raymond III de Pellegrue lui succède.
Le 15 juillet il se rendit à Bordeaux comme tous les seigneurs de Guyenne, vassaux du roi d’Angleterre Edouard III. C’est dans l’église Saint-André de Bordeaux que la cérémonie de l’hommage eut lieu, en présence du Prince de Galles.
Il a deux fils : Guillaume 1er ou Guilhem et Amanieu, donzel, seingeur de Roquecorn.
Guillaume ou Guilhem, chevalier, seigneur d’Eymet, est qualifié : « Monseigneur, haut et puissant seigneur, sire et haut baron ».
D’un premier mariage, il eut un fils Bertrand de Pellegrue qui lui succède.
D’un second mariage, il eut entre autres enfants, Bertrand de Pellegrue, seigneur de Roquecorn et de Miramont, époux de Catherine Durfort, auteur de la branche de Miramont dont un rameau dit de Montagudet, subsitait encore à la fin du XVIIIe siècle.

1364 : L’hommage est rendu par Gelibert et Amanier de Pellegrue, seigneurs de Soumensac au Prince de Galles en l’église de Sainte-Foy.

Le 10 mars 1379, il prêta un nouvel hommage à Richard II pour les terres que celui-ci lui avait données et pour celles qu’il tenait d’Edouard III.

Les Pellegrues servent le roi de France

Dés 1380, Guillaume de Pellegrue servit la cause française.

En 1395, un Raymond depellegrue était bourgeois, habitant la ville de La Réole.

1451 : le baron de Pellegrue jure fidélité à Charles VII et est tué à Libourne.

En 1453, avant même la bataille de Castillon, Charles VII renouvela les privilèges accordés en 1270 à la ville « parce que le seigneur et baron d’Eymet de l’illustre famille de Pellegrue, s’était signalé dans cette guerre par son courage et sa fidélité avec les gens de guerre qu’il avait levés dans ses terres ».
Bertrand de Pellegrue seigneur d’Eymet , Monseigneur, puis baron d’Eylet : c’est le 12 septembre qu’il devient Monseigneur d’Eymet. Aux Archives Nationales, Registre du Trésor des Chartres, on lit, au bas du traité de la ville de Bordeaux : « Au mois de septembre 1453, le 12 d’iceluy mois, fut scellé en laz de soie et en cire vert le traicté de la ville de Bourdeaux, tel qu’il est ci-devant enregistré et baillé à Monseigneur d’Aymet pour s’en aider ».
La tour carré du château d’Eymet fut appelée à partir de ce moment-là : « Tour Monseigneur » pour en perpétuer le souvenir.
1457, le 14 mai : Le roi de France, Charles VII confirma les privilèges de la bastide d’Eymet par lettres patentes données à Tours, le 14 mai 1457, nonobstant l’opposition soulevée la même année aux Etats du Périgord en présence du baron d’Eymet Bertrand de Pellegrue.

1458 : le 8 mai : les conseillers du roi de France, tant en Languedoc qu’en Guyenne, reconnurent l’authenticité des lettres patentes du roi Charles VII, en date du 14 mai 1458.

1461 : le 20 septembre : Louis XI, roi de France depuis le 22 juillet 1461, accorda à Bertrand de Pellegrue, baron d’Eymet, des lettres de confirmation de toutes immunités.

1462 : le 24 octobre : Ces lettre furent consenties pas les conseillers généraux des Finances, le 24 octobre 1462, et le sénéchal de Périgord les fit publier à partir du 4 février 1463.

Vers 1470, Bertrand de Pellegrue mourut en laissant au moins deux fils et une fille : Jean de Pellegrue qui suit,Garcie-Arnaud de Pellegrue, en faveur de qui, Jean de Pellegrue, baron d’Eymet, son frère, détacha de la juridiction d’Eymet, la paroisse de Razac, sous réserve de l’hommage. Cette terre passera ensuite, probablement par alliance, dans la Maison de Gasq. C’est ainsi qu’en 1605, Ogier de Gasq, baron de Razac, en rendit hommage à Henri IV parce que le Périgord avait été annexé en 1589 au domaine royal.
Jeanne, épouse de Pellerin.Jean de Pellegrue épousa Madeleine de la Roque, fille d’Auger, chevalier, seigneur de la Roque, et de Bernarde de Saint-Etienne. De ce mariage il y eut :
• Guillaume de Pellegrue
• François de Pellegrue
• Isabelle de Pellegrue qui épousa, vers 1520, Jean d’Aydie, écuyer, maître d’hôtel du roi François 1er, fils de Pey-Arnaud d’Aydie, chevalier, seigneur d’Ayonas, Ertes et Ayres en Béarn.
Le 21 octobre 1470, le prince Charles de France, frère du roi, duc de Berry, de Normandie, puis de Guyenne depuis le 29 avril 1469n fit expédié ce 21 octobre 1470 les lettres de confirmation des privilèges au seigneur d’Eymet, Jean de Pellegrue, fils aîné de Bertrand.  Ces lettres furent consenties par les conseillers généraux des Finances du roi Louis XI et par le sénéchal du P2rigord le 1er décembre 1470.
Le 12 mars 1472, Charles de France, duc de Guyenne, fut empoisonné au palais de l’Ombrière à Bordeaux, avec sa maîtresse, Colette de chambres-Montsoreau, veuve de Louis, seigneur d’Amboise.

1472, le 24 août, le roi Louis XI approuve lesdites lettres de confirmation de Charles de France, son frère, duc de Guyenne, en faveur du seigneur Jean de Pellegrue, de ses hommes et sujets en ses termes et seigneurie d’Eymet.

1484 : le 6 février : Charles VIII, roi de France, donna à Monteil, audit seigneur Jean de Pellegrue,  des lettres de confirmation de privilèges.
Le 12 février, ces lettres furent consenties pas les conseillers généraux des finances du roi.
Godefroy Marie, sénéchal de Périgord, procureur des aides, s’opposa à l’entérinement de ces lettres.
Le roi de Charles VIII intervint, et, par ordonnance du 27 février 1484,  cette opposition fut levée et rendue nulle.

1485 : Charles VIII, manquant de ressources rendit une ordonnance déclarant que les habitants des villes, terres et seigneuries de Périgueux, Bergerac, Lanquais, Eymet, Ailhac, Domme et autres, exempts de contributions, taille et derniers à la grande charge des autres habitants du pays, seraient dorénavant contribuables et paieraient les tailles et autres impôts.

En 1491, Charles VIII remit en honneur les foires et marchés. Pour Eymet, il créa deux foires fixées au premier jour du Carême et le 22 mai.

1499, an août : Par lettre royales données à Lyon, Louis XII (1462-1498, mort en 1515), ratifia au profit de Jean de Pellegrue les privilèges, droits, franchises, exemptions, possessions, coutumes, etc qui avaient été octroyés par les rois de France, ses prédécesseurs.

151 : Jean de Pellegrue mourut vers le début août. Le 4 avril, Guillaume de Pellegrue son fils, est nommé baron d’Eymet, chevalier par lettres consenties par le sénéchal de Périgord et les élus du Périgord.

1512 : 1er juillet, il y eut une « monstre » des nobles du ban et de l’arrière-ban du Pays de Périgord à Bordeaux, devant Monsieur le baron de « Byron » à la charge, et conduite par Monsieur du Feu, commissaire et Martin Bezombes, contrôleur (Trésor d’Hautefort, liasse 21, n°9, Minute et copie). « … Le seigneur d’Eymet est malade, et s’est présenté pour lui Jean de Castaing qui est allé aux champs ; il sera ici demain, pour la revue. »

1519 : le 20 avril : Guillaume de Pellegrue épousa Jeanne de Caumont-Lauzun, fille de Jean-Nompar de Caumont II, baron de Lauzun, et de Françoise de Bourdeilles.
Le 24 juin transaction confirmant les libertés reconnues aux habitants d’Eymet par le seigneur Guillaume de Pellegrue et les droits seigneuriaux.

Avant 1540 : Philippe de Pellegrue, fille de Guillaume, épousa François de Beaupoil, seigneur de La Force, Masduran, Montboyer. Il leur naquit une fille unique Philippes de Beaupoil morte en 1571, dame de la Force et d’Eymet.

 

1547 : François de Pellegrue, frère de Guillaum, serait le dernier seigneur d’Eymet, jusqu’en 1549 ayant appartenu à la famille de Pellegrue. Cependant Guillaume ne décède qu’en 1562 !!! François de Pellegrue n’eut que des filles de son mariage.

La branche principale s’éteint dans la famille de Foix

1554 : Louise de Pellegrue, fille aînée de Guillaume, dame d’Eymet (morte avant 1555) épousa Germain-Gaston de Foix, comte de Gurson et du Fleix, vicomte de Maille en Aragon, marquis de Trans, chevalier de l’Ordre du roi, conseiller au Conseil privé du roi, fils de Jeande Foix-Candalle, conte de Gurson et du Fleix, vicomte de Castillon.
Louise de Pellegrue apporta à son époux la baronnie d’Eymet, à la charge pour lui et ses descendants de prendre les noms et les armes éteints des des Pellegrue, clause qui ne fut jamais observée. De ce mariage, il n’eut qu’un fils, Frédéric de Foix qui mourut jeune.

1555 : Peu après le décès de Louise de Pellegrue, l’héritage passa à sa sœur Philippes de Pellegrue, qui prit donc le titre de dame d’Eymet.

Philippes de Beaupoil, fille de François de Beaupoil et de Philippe de Pellegrue n’était pas encore dame d’Eymet lorsqu’elle épousa François de Vivonne, seigneur de la Chasteigneraye (mort le 13 juillet 1547).
1554, Veuve, Philippe de Beaupoil, dame de La Force et d’Eymet, épousa en secondes noces François de Caumont.
Par ce mariage, le marquis de La Force entra dans la maison de Caumont.

1562 : La Maison de Pellegrue passa dans le camp protestant, Blaise de Montluc fit lever, le 15 mai 1562, le siège de La Réole. Cette place était défendue par Guillaume de Pellegrue, avec 500 hommes d’armes. Le 20 mai, alors qu’il se repliait avec sa troupe vers le Nord (?), Guillaume de Pellegrue fut surpris par un fort détachement de forces de Montluc et tué à Fontet. Sa troupe fut décimée. (Qui est ce Guillaume de Pellegrue?).

1571 : mort de Philippe de Beaupoil, dame de La Force et d’Eymet. Elle laissa deux fils : Armand (1555 – assassiné le 26 août 1572) et Jacques Nompar de Caumont qui suit.

1577 : Jacques Nompar de Caumont épousa Charlotte de Gontaud. De cette union naquirent 10 enfants. Veuf, il apousé Anne Mornay. DE nouveau veuf, il épousa Isabel de Clermont Galerande.

La branche cadette existait encore au dix-huitième siècle

(annexe 9 – Pellegrue, petite histoire, abbé de Pellegrue, 1774)

La branche de Pellegrue, baron de Casseneuil, Razac et Mauvezin, descendait de Bertrand de Pellegrue, second fils de Raymond III de Pellegrue né d’un second mariage avec Jeanne d’Aspremont. Le premier fils, né d’un premier mariage, étant lui aussi prénommé Bertrand et fut le successeur de son père à la baronnie d’Eymet. Cette branche existait encore au XVIIIe siècle dans le Quercy.